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international bordercamp strasbourg

Communiqué relatif à l'action envers l'annexe du ministère de la Justice de Strasbourg

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23.Aug.02 - Nous occupons actuellement l'annexe du ministère de la justice située au 8 rue Gustave Adolphe Hirn à Strasbourg pour exiger que cesse le traitement inacceptable que subit Ahmed incarcéré depuis presque un mois en isolement et sans parloir. Nous demandons que lui soit immédiatement accordé un permis de visite et qu'on nous donne l'assurance de sa sortie d'isolement.

Ahmed co-fondateur du Mouvement Spontané et participant au campement No Border s'est fait arrêté le 24 juillet 2002 à la manifestation de soutien aux sans-papiers, pour la fermeture de tous les centres de retention et pour la liberté de circulation. Il est incarcéré depuis et à été condamné avant hier à 8 mois de prisons dont 3 fermes et plus de 700 euros d'amende en dépit des multiples incohérences de l'accusation et des fautes de procédure.

Son arrestation, ainsi que l'ensemble de la procedure qui l'a suivie, témoignent d'un acharnement policier et judiciaire inique: arrestation ciblée bien après les faits reprochés, avec utilisation de flashball (1 bléssé grave), comparution immédiate, maintient en détention bléssé, mise à l'isolement dès sa mise sous écrou, refus de parloir, examen de sa demande de mise en liberté sans avocat... Le motif de sa mise à l'isolement a été donné par écrit par l'Administration Pénitenciaire (le document sera rendu public prochainement) : participation à un groupe luttant contre la prison et l'ensemble de ses idées politiques qui pourraient troubler les autres détenus : aucun fait concret antérieurs en milieu carcéral ne lui est reproché, cette notification est l'aveu malhabile d'un traitement spécial pour délit d'opinion.

Ahmed est désormais condamné et le parquet continue à refuser tout parloir. Il est trés probablement encore à l'isolement. Ce "traitement de faveur" manifeste clairement une volonté à la fois d'empêcher la défense de s'organiser et de destabiliser Ahmed : depuis maintenant 28 jours il n'a eu de contact qu'avec son avocat et le personnel de l'AP, et effectue même sa promenade seul. Nous craignons que le prolongement de ce traitement, de toutes façons, et pour quiconque, inacceptable, n'entraine de troubles graves. En effet les troubles physiques, psychologiques et psychiatriques sont fréquents à l'issu de ces séjours à l'isolement, qui constituent une véritable forme de torture.

Par deux fois nous avons laché des ballons gonflés à l'hélium avec des banderoles au dessus des hauts murs pour entrer malgré tout en contact avec Ahmed et saluer tous les prisonniers.

Alors même que le soutien à Ahmed se fait de plus en plus large et actif, ainsi que la dénonciation de la répression contre les mouvements sociaux et, plus généralement, le durcissement inouï du contrôle social, le fait de prolonger cette situation après sa condamnation constitue de la part du parquet une véritable provocation. Nous exigeons qu'Ahmed sorte de l'isolement et que le permis de visite lui soit accordé.

Nous continuerons avec le réseau No Border et l'ensemble des groupes ou individus à nous mobiliser pour: - la libération d'Ahmed - l'arrêt des poursuites contre tous les inculpés du campement - la fermeture des Q.I - la liberté de circulation et d'installation, contre toutes les formes de contrôle social.

Ahmed Libre!

Le communiqué de réaction aux arrestations:

Une vengeance de plus. Encore une fois, le parquet et la police de Strasbourg ont réagit à une action étiquetée "No Border" en perdant tout sang-froid et tout contrôle d'eux-même: après une intervention violente du GIPN pour dégager le batiment occupé, le procureur présent sur les lieux a annoncé son intention de poursuivre les militants pour un délit de "séquestration" et a assimilé les faits à une "prise d'otage". Les passants et les journalistes présents sur les lieux ont pourtant pu constater tout au long de l'après-midi que les trois employés étaient libres de quitter les lieux et ne sont restés, selon leurs déclarations, que sur ordre de leur administration... c'est à dire le ministère de la justice, le même qui, par l'intermédiaire du parquet, affirme à présent qu'ils étaient retenus! A cet instant, les vingt personnes qui ont arrétées hier soir et placées en garde à vue sont encore séquestrées au commissariat: et elles, elles ne sont pas libres d'en partir. Nous exigeons leur libération immédiate et l'abandon de toute poursuite judiciaire à leur égard. Nous continuons à exiger la sortie de l'isolement pour Ahmed, sa libération, ainsi que l'abandon des poursuites contre tous les participants au campement No Border.