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international bordercamp strasbourg

source: Dernières Nouvelles d'Alsace

'Anarchistes de tous les pays, unissez-vous....'

14.May.02 - Les militants du réseau No Border ont obtenu hier l'accord de principe de la CUS. Ils pourront, comme ils le souhaitaient, organiser un campement contre les frontières du 19 au 28 juillet à Strasbourg. Reste à savoir où.

'Ni frontière, ni nation, ni contrôle social'. La banderole, suspendue hier matin sur la place Kléber, a le mérite d'être claire. Les militants du réseau international No Border (traduction : sans frontière) aussi.  Issus d'associations et de collectifs antiracistes, anti-globalisation, et d'aide aux sans-papiers, ils se battent pour la liberté de circulation et d'installation, 'accordée, ou plus souvent refusée, aux personnes selon des critères discriminatoires, suivant leur pays d'origine, sexe, nombre de diplômes, statut familial, social, politique, économique', estiment-ils. Or pour eux, 'la liberté de mouvement pour tous doit devenir une réalité pour laquelle nous avons à nous battre par tous les moyens nécessaires'.  Jusqu'à présent, le réseau a privilégié celui du campement. Depuis 1999, il a organisé une dizaine de rassemblements aux frontières extérieures (Pologne, Sicile, Slovénie, Espagne...) et intérieures de l'espace Schengen. D'éphémères camps de toile, rassemblant jusqu'à 3 000 personnes, destinés à dénoncer 'les frontières militarisées autour de l'Europe, avec leurs armes et leurs technologies de contrôle'.

Strasbourg, point d'orgue

D'autres rendez-vous sont programmés dans les semaines qui viennent en Allemagne, en Pologne et en Finlande. Mais le point d'orgue de la saison sera Strasbourg, siège de 'l'instrument de contrôle et de répression de l'espace Schengen'. En l'occurrence, le SIS (Système d'information Schengen). Une base de données, installée au Neuhof, qui permet aux autorités des Etats membres, gr&acric;ce à une procédure d'interrogation informatisée, de disposer de signalements de personnes, à l'occasion par exemple de contrôles de frontières ou de contrôles de police.  Ce fichier, affirment les militants de No Border, 'contient déjà 14 millions de signalements et vise en particulier les immigrés'. Le SIS centralise en effet, entre autres, les dossiers des étrangers qui ont fait l'objet d'une décision de non-admission, d'une mesure d'éloignement, de renvoi, d'expulsion ou d'une condamnation pénale.  Lieu de discussion, d'ateliers et d'expérience d'un 'laboratoire de résistance créative et de désobéissance civile', le campement programmé du 19 au 28 juillet sera l'occasion pour les militants du réseau de dénoncer ce système. 'Nous voulons aussi informer les populations locales car beaucoup de gens ne connaissent pas l'existence du SIS', explique Béatrice, du collectif No Border - Strasbourg. 'On a aussi envie de faire un travail dans les quartiers populaires'. Le campement inclura également une diversité d'actions directes, depuis les manifestations publiques jusqu'à des formes de 'guérilla de communication'.

Le moins de nuisances

Restait un gros point d'interrogation à lever. Celui du lieu du campement. Après plusieurs semaines d'incertitude - auxquelles leur manifestation, qui a réuni hier quelques dizaines de militants place Kléber, a permis de mettre fin - ils ont obtenu l'assurance que la communauté urbaine mettrait un terrain à leur disposition.  'Le principe d'un lieu est établi. Nous vous trouverons un endroit correct', leur a affirmé Mario Schirrmann, chargé de mission à la délégation à la sécurité et à la prévention de Strasbourg.  'Nous allons prendre leur demande en compte', confirme-t-on au cabinet du président de la CUS. Déjà, 'nous avons pris contact avec la préfecture sur la question de la gestion d'un campement de 3 000 personnes'. Le choix définitif devrait être connu d'ici quelques jours. Il se portera sur le site où 'il y aura le moins de nuisances pour les riverains'.

Réponse à l'article « anarchistes de tous les pays unissez-vous ! »

Nous souhaiterions apporter quelques éclaircissements à l'Article paru dans les DNA du 14 mai (DNA 14 mai page société "anarchistes de tous les pays, unissez vous ! (?!)) sinon éclairer aussi quelques malentendus. - le camp Noborder cherche à regrouper beaucoup plus qu'un courant politique (que ce soit les anarchistes comme vous le définissez dans le titre), mais bien plutôt des militantes et militants, des individus, des personnes d'horizons diverses investies sur le terrain social, des sans-papiers en lutte, des chômeurs, des chômeuses, des précaires, des immigrées, des féministes, des résistantes et résistants à l'Europe forteresse de Schengen... Le camp Noborder ne sera pas l'occasion d'une rencontre de militantes et militants, cantonnés dans un périmètre de Strasbourg. Ce regroupement ne sera pas un festival et puis c'est tout! Ce regroupement sera un moment privilégié permettant aussi bien des rencontres entre diverses origines de toutes l'Europe (et même au delà), que des rencontres avec les habitantes et habitants de Strasbourg, des quartiers populaires notamment. Tout cela dans un cadre estival agréable, dans une ville charmante et multiculturelle. Nous y utiliserons par exemple les pistes cyclables qui permettent dans des trajets tranquilles de relier et de rejoindre différents quartiers, différents bouts de la ville, et d'y mener une vie sociale de rencontres basées sur des échanges et une ouverture d'esprits. Le camp NoBorder sera un lieu privilégié de projections, de films, de troupes de théâtre, de concerts musicaux avec les habitants, de différentes interpellations sur nos quotidiens par exemple. Mais l'établissement du lieu du camp n'est pas encore définie. Nous avions avec la Communauté Urbaine de Strasbourg défini certains critères qui nous paraissaient primordiaux. Depuis début avril, une large concertation devait s'ouvrir quand au choix du lieu. Nous avons même fait une proposition précise. Cette large concertation n'a malheureusement pas encore débutée et l'unique proposition de la CUS reste pour l'instant le parc du Rhin qui ne nous satisfait pas complètement. La CUS semble ne pas comprendre que l'objectif n'est pas de faire un festival, mais bien de permettre un moment de rencontre estival et social à Strasbourg sur le thème de l'Europe de Schengen, de ces instruments et en particulier du Système Information Schengen (SIS), qui se situe à Strasbourg dans le quartier du Neuhof et sur lequel il nous parait important que les habitantes et habitants de Strasbourg participent à ce débat et aux conséquences de l'Europe de Schengen.

Le Collectif NoBorder-Strasbourg